« Les Bakwanga subissent le traitement extraterrestre comme des apatrides », dit le député provincial Célestin MBOLELA

Lors de l’investiture du Gouvernement provincial du Kasaï Oriental ce lundi 29 juillet 2024, à l’Assemblée provinciale, le député provincial, Célestin MBOLELA, a abordé plusieurs points. Il est revenu sur les conflits qui prévalent depuis quelques semaines entre la Société Minière de Bakwanga et les autochtones Bakwanga en ce qui concerne la spoliation des terrains.

Pour cet élu de Lupatapata, les autochtones Bakwanga sont victimes, et la MIBA n’est pas respectueuse de ses engagements. Il dit que ce dossier est très mal maîtrisé et affirme détenir une forte documentation où la MIBA est chargée par la justice.

« Nous nous rendons compte que c’est l’Etat qui ne veut pas prendre ses responsabilités. Nous voulons un gouvernement provincial à la hauteur de sa tâche pour remettre les Bakwanga dans leurs droits« , a-t-il dit.

Et d’ajouter:

« La MIBA s’était assigné les objectifs prioritaires ci-après: priorité à la restitution au fur et à mesure des concessions des terres aux autochtones Bakwanga.
Priorité à la restitution au fur et à mesure des maisons se trouvant dans la cité Bodine 1 ayant 625 maisons. Priorité à la restitution à Bakwanga de toutes les concessions non bâties, excepté le polygone Miba. Pour être précis, nous ne voulons pas évoquer d’autres priorités que la MIBA s’était assignée, telles que l’emploi de 30% aux autochtones Bakwanga, services sociaux, santé et éducation, eau et assainissement, exploitation artisanale, redevance minière, élaboration des cahiers de charges, etc
« , a-t-il précisé.

L’honorable Célestin MBOLELA demande au gouverneur de province de ne pas tomber dans les filets de la MIBA comme ses prédécesseurs, car ce dossier a été traité au Ministère du Portefeuille où ont pris part le DG actuel de la MIBA, les Bakwanga et les membres du comité de revendications. Au terme de ces confrontations, les instructions claires ont été données à la MIBA.

Ce député provincial affirme que les Bakwanga ont cédé amicalement et gratuitement leurs terres à la MIBA pour exploitation, elle s’est donnée aujourd’hui à des ventes de terrains, elle cède aux tiers et élargit des espaces dépassant les bornes de 22km carrés.

Pour lui, les Bakwanga subissent le traitement extraterrestre comme des apatrides et les pygmées sur leur propre territoire.

Il a par ailleurs abordé la question liée au Programme de 145 territoires qui n’est pas passé par le territoire de Lupatapata, avant de chuter par la situation liée à la spoliation des parcelles des habitants du quartier de la Plaine, près de l’aéroport de Bipemba, qui ont été indemnisés sans aucun respect de la loi d’expropriation.

« Sur le site du quartier de la Plaine, il y avait 9000 000$ pour nos frères et sœurs qui habitent là-bas. Je connais quelqu’un qui y a une maison en matériaux durables d’une valeur d’au-moins 50 000 ou 60 000$, mais à qui on a remis une somme des 4800$. Et il y a des familles où vous trouvez 20 personnes dans une parcelle d’une même famille, on leur donne 1800$. Ils vont en faire quoi? Changez des méthodes, l’Etat a spolié les gens, il faut les indemniser suivant la valeur et le respect de l’humanité« , a-t-il conclu.

Rédaction