Abbé François Kabasele Lumbala condamne les combines politiques de certains prélats de la CENCO.

Dans une lettre datant du 1er septembre 2023 dont la copie est parvenue à l’Urgencenews, intitulée: « Ne bradez pas le catholicisme contre les combines politiques » adressée au bureau permanent de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, CENCO, le Professeur Émérite, Abbé François Kabasele Lumbala, s’insurge contre la posture trop politicienne des actuels animateurs du bureau de la CENCO, qui abusent de l’audience gratuite qu’ils ont comme pasteurs pour répandre leurs opinions et leurs choix politiques, une pratique qu’il qualifie de profanation du culte chrétien.

Ce prêtre catholique souligne que la doctrine sociale de l’Eglise, le droit canonique, ainsi que les documents de Concile Vatican II autorisent les interventions de l’Eglise dans la gestion de la société, entre autres pour dénoncer le mal moral, suggérer les voies d’amélioration. Et cela n’installe pas l’Eglise comme donneur des leçons à l’Etat:

« Cela ne veut nullement dire que c’est à la hiérarchie de l’église de gérer l’administration du temporel. Une tâche qui revient naturellement aux laïcs chrétiens, selon la doctrine sociale de l’église catholique. Nous ne devons pas tolérer que le bureau permanent de la CENCO devienne une structure de contrôle du fonctionnement des institutions de la République, qu’il se mette à donner des leçons au parlement de notre République comme si c’était un groupuscule d’ignares, qu’il se charge de juger les magistrats et de déterminer la marche de la CENI. Un tel agissement est une insulte publique à nos institutions, même si ces dernières n’ont pas atteint leur vitesse de croisière », écrit Abbé François Kabasele dans son adresse.

Et d’ajouter que l’Eglise peut donner des conseils et donner des voies de redressement, d’amélioration et non devenir superviseure des instructions de l’Etat.

Ce prêtre du diocèse de Mbujimayi fustige également les propos qui sont tribalistes, car de la bouche d’un pasteur ou d’un prête, on ne doit pas trouver la stigmatisation d’une tribu, ce qui constitue une bavure terrible qui est à la fois un scandale qui aurait à lui seul entraîné la démission de ses personnes-là. Faisant ici mention au secrétaire général de la CENCO, Monseigneur Donatien Nshole qui a récemment insinué que le président de la CENI est de la même tribu que le Président de la République. C’est ici qu’il a rappelé les épisodes sombres de tribalisme contre les Luba dans l’histoire du pays, notamment « l’épuration ethnique de 1990 » et les tristes évènements qui ont suivi la proclamation de la victoire de Félix Tshisekedi en 2018, alimentés notamment par la rhétorique de « la vérité des urnes » largement relayée par le cardinal Ambongo et Monseigneur Donatien Nshole.

« Nous admettons que le Président Félix Tshisekedi n’est pas parfait, et qu’il n’inspire pas de sympathie à tous; Mais de là, essayer de répandre la haine à son égard dans la société et dans les assemblées liturgiques, cela devient une profanation du culte chrétien et de l’église et nous avons le devoir de le dénoncer ; et comme théologien et prêtre, je m’en insurge », martèle l’abbé François Kabasele.

Ce spécialiste en théologie ajoute qu’il faut distinguer un évêque, un cardinal de l’Eglise catholique et l’Eglise catholique tout entière. La confusion autour est semée par des interventions des prélats qui englobent toute l’Eglise catholique derrière leurs allégations politiques.

 » Le cardinal Ambongo ne représente pas l’Eglise catholique du Congo, mais l’archidiocèse de Kinshasa ». 

Une mise au point qui vient lever l’équivoque qui planait sur les opinions d’Ambongo qui va à contre-courant, depuis plusieurs années, contre le pouvoir de Tshisekedi et dont les propos sont souvent attribués à tort à toute l’Eglise tout entière.

Il a demandé au public congolais d’éviter de mettre l’Eglise catholique dans le sac de tous les propos de son Éminence le cardinal Ambongo ou ceux de monseigneur le secrétaire général de la CENCO.

Pour chuter, il a prié tous les Congolais de soutenir le processus électoral en cours, appuyer les efforts d’aboutissement qui sont faits par la CENI, surtout en ce moment où notre pays est attaqué dans l’Est par les prédateurs internationaux pour nous dépouiller de nos richesses afin de ne pas leur donner l’occasion de nous plonger dans l’illégitimité.

Alberto Kazadi Ciminyi