Chantal Mulanga Cidingi propose des solutions contre la pénurie du maïs au Kasaï Oriental.

Le prix du maïs dans la ville de Mbujimayi, connait une hausse vertigineuse depuis plusieurs semaines.

L’inconcevable est qu’au moment où la province a beaucoup d’espaces verts à cultiver, la population croupit dans la misère. Selon la Coordinatrice Technique de Projet des femmes enseignantes, Chantal Mulanga, elle lie cette crise, non seulement au manque d’une bonne politique agricole, mais aussi à l’insuffisance et au dilentisme du ministère de l’Agriculture qui n’aide en rien la vision du Chef de l’Etat.

« Je suis très préoccupée par la situation qui prévoit actuellement dans la ville de Mbujimayi, la mesurette de maïs passe de 6000fc à 10.000fc, et l’autre fois, c’était à 12000fc. Le ministère de l’agriculture ne se débrouille pas bien, il se débrouille en quoi? Parce qu’il y a carence. La famine? Quand vous sortez de l’aéroport de Bipemba, c’est tous les vieillards qui sont derrière vous pour solliciter de l’aide. Moi, je pense qu’il faut changer ces autorités, il y a parmi nous des femmes capables dans cette ville.  

Donc, nous plaidons pour le changement. Qu’on ne prenne pas quelqu’un qui vient du Ministère des finances ou de la Recherche scientifique et d’un coup, il devient Ministre de l’Agriculture », a souligné madame Chantal Mulanga.

Face à cette situation qui prévaut à ces jours, la Société Bio Agro Business, B.A.B., avait anticipé la crise, en prévenant aux mois de février et juin 2023, les autorités concernées de la nécessité de financer des productions intensives du maïs, surtout en cette année électorale, suivant les instructions du Président de la République lors de son passage à Nkwadi le 1er janvier 2023. Malheureusement, les financements attendus pour cette production n’ont jamais été libérés.

« Je suis même témoin une fois d’une démarche que les autorités de la B.A.B. avaient mené auprès du ministre sortant de l’Agriculture, c’était au mois de février,  moi j’allais  pour mes 100 hectares à Mbombo Tshimpanga, mais j’ai vu le directeur de B.A.B. solliciter des moyens pour produire suffisamment parce qu’ils avaient, selon les études scientifiques faites, annoncé qu’il y aura carence, qu’il y a une situation qui va se créer sur la ville d’ici la fin de l’année électorale. Le voilà,  je suis témoin de ce qui s’est passé. Quand la mesurette est allée à 12000fc, j’étais là », a-t-elle ajouté.

Pour lutter contre ce déficit vivrier, Chantal Mulanga trouve inexplicable le fait d’importer régulièrement du maïs de Kanyama Kasese et plaide pour le renforcement du site de production agricole de Nkuadi avec la B.A.B., pour une production locale et abondante de cette denrée en vue d’une sécurité alimentaire de la population de la province du Kasaï Oriental.

« C’est une utopie parce que moi, je viens de Kolwezi où j’ai vécu de tristes évènements de Malemba Nkulu. J’aimerais quand même qu’on ait un site à nous, parce que quand on commence à dépendre de Kanyama Kasese qui fait partie de cette province-là, un matin, ils vont nous dire, rentrez chez vous, ce n’est pas votre site. Nous avons un site de production agricole ici à Mbujimayi, c’est le site de Nkuadi, à 45 kilomètres de la ville de Mbujimayi. Le même site, je l’ai vu à Nkuadi, au Congo Central. On a vu un autre site à Kinshasa, à la Mongala, derrière Maluku, le même service travaille à Ruzizi/Est,  donc on a tout intérêt à protéger et à sécuriser le site de Nkuadi.  Si le service national peut venir, c’est comme en appui,  au secours », a martelé la Coordinatrice technique de projets des femmes enseignantes. 

Et d’ajouter :

« Je demande au Président de la République de remettre le site de production agricole de Nkuadi entre les mains de B.A.B. parce que la B.A.B. nous a beaucoup aidés, nous sommes ses partenaires en milieu scolaire, ill nous a aidés à créer une quantine scolaire où les femmes enseignantes et les enseignants venaient s’approvisionner à moindre coût et dans le délai. Et donc c’est une interpellation,  nous voulons quand même qu’on remette tout entre les mains de la B.A.B. comme technicien ». 

L’objectif fondamental de la politique alimentaire doit donc être d’améliorer et augmenter la production agricole, ce qui relève des spécialistes agricoles. Les décideurs du secteur doivent évidemment connaître les besoins nutritionnels de la population et bien comprendre les conséquences nutritionnelles de leurs actions.

Alberto Kazadi Ciminyi